Comment vos eaux usées produisent-elles désormais de l’énergie ?
Produire du biométhane à partir des boues extraites des eaux usées, c’est désormais possible au sein de la station de dépollution de Bonneuil-en-France où les cours d'eau des 35 communes de l’Est du Val d’Oise sont traités en continu depuis 1995, par le biais d’un réseau intercommunal de canalisation de 135 kilomètres.
La station de dépollution des eaux usées de Bonneuil-en-France, récemment modernisée et agrandie, produit des énergies vertes précédemment perdues voire rejetées dans l’atmosphère : calories des eaux traitées et biométhane issu de la dépollution des eaux usées. L’équivalent du besoin annuel en chauffage de 1 750 logements neufs…
Le 29 cette station de dépollution gérée par le Syndicat Intercommunal d’Aménagement septembre dernier, l’extension de Hydraulique des Vallées du Croult et du Petit Rosne a été officiellement inaugurée par les élus du territoire après 4 ans de travaux et un investissement d’un montant total de 217 millions d’euros.
La capacité de traitement a notamment été portée de 55 000 m3 à 85 000 m3 par jour (soit le volume correspondant à 500 000 équivalents habitants) afin d’accompagner le développement démographique et économique du territoire, tout en améliorant la qualité du traitement des eaux qui sont ensuite rejetées dans la Seine, via le grand collecteur qui traverse le département de Seine Saint-Denis. La plupart des unités de traitement de la station ont en effet bénéficié des innovations les plus récentes en matière de dépollution. Et d’autre part, un chantier modèle au plan environnemental, les entreprises ayant par exemple utilisé un nouveau béton 4 fois moins émissif de CO2 que les bétons traditionnels.
Énergie verte
Mais la principale innovation apportée par cet ambitieux programme, c’est la mise en service d’une unité de traitement des déchets issus du traitement des eaux usées permettant la production d’une quantité notable de biométhane. Ce gaz fournit ainsi l’énergie nécessaire au fonctionnement de la station de dépollution et le surplus est injecté dans le réseau de distribution de GRDF à hauteur de 10 Gwh par an, équivalent à la consommation annuelle de 1 750 logements neufs chauffés au gaz. À moyen terme, le SIAH envisage de développer l’usage de panneaux photovoltaïques et même de valoriser le CO2 produit par la méthanisation des boues.