« Depuis 2020, les grands dossiers communaux ont été gérés avec sérieux et les résultats sont maintenant perceptibles ».
Vous avez largement développé, à l’occasion de la cérémonie des vœux de nouvel an, le bilan de ces trois premières années de mandat municipal. En quelques mots, comment les résumer ?
Ce mandat municipal 2020-2026 restera en tous points le mandat de toutes les crises. D’abord la crise sanitaire, qui a mis en veille l’action municipale, dans toutes les communes, pendant près de deux ans. À cette crise a succédé la crise économique et inflationniste qui a fait suite à la guerre en Ukraine, remettant violemment en cause l’équilibre budgétaire des communes, en raison notamment de l’envolée des prix de l’énergie. Ces trois années, ont considérablement réduit nos capacités d’action.
Pourtant, vous présentez aujourd’hui un bilan d’activités plutôt fourni ?
Je n’ai pas à juger mon propre bilan qui est d’ailleurs celui de l’ensemble de l'équipe municipale et le fruit du travail des agents communaux.
Ce que je peux affirmer en revanche, c’est que le travail s’est poursuivi sans interruption depuis 2020, pour faire face aux crises mais également pour gérer les grands dossiers communaux.
En vérité, c’est surtout l’annulation de plusieurs de nos grandes animations locales, telles que la foire d’automne, le festival du Cirque, le festival de l’été, la cérémonie des vœux à la population, qui a créé un sentiment de ralentissement de la vie locale.
Abordons par conséquent le bilan d’action. Quelle est la réalisation qui vous semble la plus significative ?
Sans hésiter, c’est la révision de notre Plan Local d’urbanisme qui vient d’entrer en vigueur, après quatre années d’études et de concertation bousculées par la crise sanitaire. L’urbanisme, c’est le levier essentiel permettant de nous projeter dans l’avenir, avec un objectif clair : protéger l’identité résidentielle de notre ville et nos remarquables espaces naturels, la Plaine des Cercelets notamment. Comme toutes les communes d’Île-de-France, Domont est devenue la proie des promoteurs. Il fallait donner un sérieux tour de vis pour corriger les effets pervers des lois nationales d’urbanisme. Avec ce nouveau PLU, nous reprenons les commandes.
Pourtant, on a vu de nombreux programmes immobiliers sortir de terre depuis deux ans, ce qui inquiète de nombreux Domontois ?
J’assume totalement cette stratégie. Pour une raison très simple : les projets qui sortent de terre ont tous été négociés d’arrache-pied avec les promoteurs et ramenés à des proportions plus raisonnables en termes de volumes de logements construits. Au total 5 projets ont été accompagnés dont la résidence seniors dans l'ancienne clinique de Longpré et 20 projets ont été rejetés.
Plusieurs de ces programmes ne comportent que des logements sociaux, alors que l’on encourage généralement la mixité sociale. Qu’en dites-vous ?
Oui, là encore j’assume. Il nous manquait moins de 300 logements sociaux pour atteindre le seuil légal de 25 %, 200 auront été construits sur ce mandat. Il s’agit principalement de petits logements (F1 et F2) répondant à la majorité des demandes actuelles de logements pour les seniors et bientôt pour les étudiants. Nous avons, avec le Conseil Municipal, choisi d'atteindre ce pourcentage au plus vite et arrêter de payer chaque année une amende de près de 80 000 euros en pure perte. Nous aurions pu décider de faire plus de programmes mixtes mais dans ce cas, pour 1 logement social construit, il aurait fallu en construire trois en accession. C’est-à-dire courir constamment après l’objectif et provoquer une hausse trop importante de la population domontoise que nos finances n’auraient pas pu suivre en termes d’équipements et de services.
L’autre élément essentiel, c’est la situation financière de la ville ? Où en sommes-nous ?
En trois ans, nous avons remis nos finances sur les rails. D’abord en augmentant raisonnablement en 2022 nos taux de fiscalité, ce qui était absolument nécessaire. D’autre part en gérant nos dépenses avec une très grande rigueur et en remboursant le plus possible les emprunts contractés. Nous avons pu, grâce à cela, faire face convenablement à l’envolée des coûts de l’énergie.
Parlons maintenant des réalisations de ces trois dernières années. Quelle est celle que vous mettriez en vitrine ?
La première, c’est d’avoir bouclé le dossier du cœur de ville et d’avoir obtenu de haute lutte la prise en charge des malfaçons des 23 boutiques aux frais du promoteur. Le résultat est désormais concret : nos nouveaux commerçants commencent à s’installer dans leurs espaces de vente. Ils contribueront à la prospérité de la commune et apporteront de nouveaux services de qualité aux Domontois, dont un centre médical. Dans le même temps, nous avons permis la réalisation du supermarché Aldi, à la place d’un programme immobilier, tout en accompagnant l’important projet de rénovation de la résidence de la gare et de ses commerces. Je pense qu’en gérant de front ces trois dossiers, avec beaucoup de détermination, nous avons durablement dynamisé notre centre-ville. Contrairement à certaines fausses rumeurs les nouvelles activités du cœur de ville fonctionnent très bien. Nos commerçants sont ravis.
Ouverture des premiers commerces du cœur de ville, création du supermarché Aldi, rénovation de la résidence de la gare : nous avons durablement dynamisé notre centre ville.
Quelles sont les autres réalisations marquantes selon vous ?
J’en citerai trois. Tout d’abord la création du parc Joséphine Baker, première concrétisation de notre projet de valorisation de la belle maison de la Tourelle, en cœur de ville. C’est un beau jardin offert à tous les Domontois qui porte le nom d’une femme exceptionnelle dont je souhaitais ardemment défendre la mémoire. La création du nouveau parking de la rue Aristide Briand a de son côté permis de dynamiser le pôle commercial des Longues Raies tout en facilitant la vie quotidienne des riverains. Enfin, l’implantation d’une maison France Services, au sein des locaux du CCAS, améliore progressivement l’accès aux droits de tous les Domontois. C’est une réelle avancée qui complète le vaste panel de services à la population gérés par la ville.
On assiste actuellement à un nombre record de démissions de maires en exercice. Comprenez-vous ce type de décision ?
Les comportements ont considérablement évolué depuis la crise Covid, malheureusement pas dans la bonne direction. Nous sommes entrés dans l’ère du chacun pour soi, chacun chez soi, ce qui accentue la pression sur les élus locaux, mais également sur les bénévoles de nombreuses associations qui peinent à trouver la relève tout en étant confrontés à des exigences toujours plus fortes. Mais le plus inquiétant, c’est l’agressivité et l’incivilité croissantes d’une minorité d’individus qui n’a, à mon sens, qu’une seule explication : l’impunité et la remise en cause de l’autorité républicaine. Avec les élus, avec l’ensemble des agents communaux que je remercie pour leur sens du service public, nous ne renoncerons pas à nos engagements et à nos missions.
Quels vœux adressez-vous aux Domontois en ces premiers jours de 2024 ?
Je souhaite à tous les Domontois de trouver le courage nécessaire dans les périodes compliquées et d’être soutenus et encouragés par les bonnes personnes. Je souhaite également que nous gardions et respections des valeurs communes. Le vivre ensemble doit être une valeur cardinale de notre quotidien, aussi bien à l’échelle communale que partout ailleurs dans notre pays et dans le monde. J’espère enfin des événements positifs en cette année 2024 qui puissent éclairer le parcours de vie et le destin de chacun, en particulier des plus fragiles.