Roger Thomas, prêtre à la paroisse de Domont entre 1967 et 1978, revenu s’établir dans la commune qui lui est chère il y a onze ans, a fêté ses 100 ans ! Un âge extraordinaire pour un être à la sagesse exceptionnelle que la Ville, les habitants, ses amis et sa famille ont tous tenu à célébrer dignement. Ces festivités à épisodes sont l’occasion de retracer le parcours de cette figure domontoise qui a passé sa vie à répandre la joie et dont l’action auprès des plus fragiles marquera à jamais celles et ceux qui l’ont côtoyé.
Vous vous demandez sûrement quel est le secret de l’incroyable longévité du père Thomas. Mis à part une hérédité favorable, l’homme n’a qu’une seule réponse : le bonheur de faire ce qu’il aime. « C’est merveilleux d’écouter les gens et de partager avec eux. Je ne suis pas enfermé sur moi-même. » Depuis sa première année en 1949, il vit sa prêtrise comme un approfondissement de sa relation avec Dieu, avec l'Église et avec tous ceux qu’il rencontre. Il n’en faut pas plus à cet homme spirituel pour se dire aujourd’hui comblé.
Pour fêter ce siècle de bonheur, Roger Thomas a tenu à inviter celles et ceux qui y ont contribué (et il y a du monde !) pour pouvoir leur rendre grâce, à Domont, « une ville où les relations sont simples, donc où il est facile de créer des amitiés. D’ailleurs, le Père y a noué beaucoup de liens fraternels. « J’arrive à connaître plusieurs générations. J’ai marié les parents, j’ai baptisé les enfants, puis j’ai marié les enfants et j’ai baptisé les petits-enfants. Domont et toute sa région, c’est une partie de l’histoire de ma vie... »
Une existence tournée vers autrui
Le dévouement du père Thomas trouve son origine dans ses longues années de scoutisme. Il entre dans la Congrégation de l’Oratoire de France en 1939 et fait son noviciat en 1940, à Montsoult. Il est ordonné diacre à Luzarches et prêtre au collège de Juilly au bout de neuf ans. Puis, « un heureux accident » comme il l’appelle, mais qui lui a tout de même valu cinq ans le bras dans le plâtre et de multiples opérations, lui permet de découvrir le monde du handicap, « un univers que je n’aurais sans doute pas connu sans cet accident de voiture au Maroc… », remarque t-il. Tout désigné pour être l'aumônier des scouts en situation de handicap, il reçoit alors d’inoubliables leçons de vie. Et même s’il a été appelé à d’autres missions par la suite, le père Thomas ne délaissera jamais ce public. Lors de son séjour à Domont, il dédiera une grande partie de son temps à la rédaction de documents catéchétiques pour les personnes handicapées.
Le don d'écouter et d'entendre
En 1979, le prêtre a fondé des aumôneries dans les sept hôpitaux psychiatriques du Val-d’Oise qui, contrairement aux hôpitaux traditionnels, n’en disposaient pas. Il a organisé des équipes de soutien (prêtres, laïcs, aumôniers…) aux souffrants, tout en étant lui-même aumônier à l'hôpital d’Eaubonne et de Moisselles pendant vingt ans. « Pendant toutes mes années en milieu psychiatrique, j’ai découvert combien il faut être à l’écoute des gens d’abord, avant de parler. Si on a pu écouter, on a peut-être alors, une parole à partager… » Une capacité d’empathie qui fait la singularité du prêtre, et qui a offert entière satisfaction à l'évêque de l’époque, Mgr André Rousset. Ce dernier lui a demandé de poursuivre sa mission en créant la Pastorale de la Santé dans le diocèse. Aujourd'hui encore, le père Thomas soutient les mouvements Amitiés-Espérance pour les personnes en souffrance psychique, Relais Lumière-Espérance pour les familles de ces malades et reçoit chez lui à la demande à la résidence Hélène Moutet.
À 100 ans, Roger Thomas est toujours autant attentif aux autres et, à voir toutes les démonstrations d’estime que son centième anniversaire a suscité, le temps n’est pas prêt d'effacer la trace de ce grand homme.
L’un des temps forts de cet anniversaire fut la messe du 17 décembre, célébrée par Mgr Stanislas Lalanne, évêque de Pontoise, concélébrée par une quinzaine de prêtres du diocèse de Pontoise, en présence du Maire Frédéric Bourdin, en l’église Sainte Marie-Madeleine de Domont.
Pour son centenaire, Roger Thomas a retrouvé, parfois rencontré, ses 10 neveux et nièces et ses 80 petitsneveux et petites-nièces qui ont fait le déplacement de toute la France, et même du monde entier, pour ne pas manquer l’événement !